ACTION CASA : mouvement citoyen marocain pour la préservation de l’environnement.

ACTION CASA : mouvement citoyen marocain pour la préservation de l’environnement.

Coucou tout le monde !

Aujourd’hui, c’est la première fois que je vais vous présenter non pas une enseigne, non pas un commerçant, non pas une startup mais un mouvement marocain qui lutte pour la préservation de l’environnement.

Cela me tient beaucoup à cœur de vous montrer à quel point les marocains sont engagés et font de gros efforts pour se tourner vers un mode de vie plus sain et plus respectueux de la planète. 

J’ai été à la rencontre de Leila (nom d’emprunt pour qu’elle puisse garder l’anonymat), une des co-fondatrices du mouvement citoyen « Action Casa ».

Nora : Peux-tu te présenter ?

Leila : Je m’appelle Leila, j’ai 42 ans. Je suis cadre supérieure dans une multinationale accès sur les nouvelles technologies.  

Nora : Pourquoi avoir choisi le nom « Action Casa » ?

Leila : Au début, nous étions tous membres d’un premier groupe sur Facebook qui s’appelait « Save Casablanca ». Il y avait beaucoup de partages sur les incivilités sans qu’aucune action ne soit mise en place. Nous avons donc décidés de ne plus être spectateurs mais plutôt de devenir acteurs. De là, un groupe de réflexion sur Whats’App s’est formé. Notre première action fut le nettoyage de la plage d’Ain Diab et ce fut une réussite. Le soir même, nous souhaitions ouvrir un groupe sur Facebook et après concertation, c’est le nom « Action Casa » qui a été retenu.

Nora : Depuis quand « Action Casa » existe-t-elle ?

Leila : Depuis Septembre 2017.

Nora : Expliques-nous les actions que vous menez.

Leila : Nos actions s’organisent autour de trois axes. 

Premièrement, nous nous concentrons sur le développement du civisme à travers des actions de nettoyage. Nous nettoyons les plages, les forêts et certains quartiers de Casablanca. C’est une action simple à mettre en place et qui ne demande pas beaucoup de moyens. Chaque personne vient avec un sac en plastique et une paire de gants pour éviter de se blesser. Après une heure de travail, nous organisons une petite collation pour clôturer notre action.

Nous mettons en place ces actions de nettoyage une fois par mois. Concernant le choix des sites, on procède à un vote sur la page Facebook « Action Casa ».  Néanmoins, on ne reste pas focalisés sur le nettoyage car il y a beaucoup d’autres besoins.

Deuxièmement, nous souhaitons développer des actions de solidarité. Le but est d’aider les gens dans le besoin, ceux qui sont les plus démunis. Pour cela, Action Casa s’associe avec une association officielle ainsi que des médecins pour mettre en place des collectes de dons qui seront redistribués dans les villages. Pour ce genre d’action, il est obligatoire de s’associer avec une association déclarée afin d’avoir un statut juridique. 

Troisièmement, nous développons un projet centré sur le zéro déchet et le recyclage. Il y a un grand besoin : beaucoup de choses sont à faire dans ce domaine. Il est nécessaire d’instaurer cette culture de recyclage qui n’est pas simple, mais qui est possible. Nous mettons en place des actions de sensibilisation dans les immeubles ou les écoles. 

Nora : Qui peut faire partie d’Action Casa ? Avez-vous des critères d’admission ?

Leila : Bien sûr que non ! Action Casa est ouvert à tout le monde. N’importe quelle personne qui veut faire partie du mouvement est la bienvenue. Nous acceptons tout le monde sur Facebook car il s’agit d’un mouvement public.  

Nora : Parles-nous d’une de vos dernières actions.

Hanane : Une de nos dernières actions s’est déroulée le dimanche 17 Mars. Nous avions organisés un plogging dans la forêt de Bouskoura. Le but est simple : il s’agit d’un footing, petite foulée ou marche à pied, tout en ramassant les déchets qui se trouvent sur notre chemin. Il y a un circuit de cinq kilomètres pour les amateurs ou dix kilomètres pour les habitués des joggings. Pour ce type d’action, il faut venir avec une tenue de sport et un sac plastique accroché à sa ceinture. 

Nora : Souhaitez-vous étendre votre action à d’autres villes aux alentours de Casablanca ? Comme Rabat ou Mohammedia ?

Leila : Au départ, nous étions axés uniquement sur Casablanca. Ensuite, des mouvements se sont développés dans certains quartiers précis de la ville. Puis, nous avons été contactés afin que les actions s’étendent dans d’autres villes comme Rabat. Action Casa n’est qu’un exemple : nous espérons que d’autres personnes s’en inspirent et reproduisent le même système dans leurs villes respectives. 

Nora : Aurais-tu des conseils à donner afin de limiter ses déchets ?

Leila : Il faut d’abord prendre conscience de l’importance d’avoir un environnement propre et de limiter ses déchets. A partir de ce moment là, nous devenons sensibles à une consommation plus responsable. Petit à petit, nous remplaçons le plastique par le verre, et ainsi de suite. Suite à cette prise de conscience, les actions suivent très rapidement. 

Mes principaux conseils sont de privilégier le fait maison et privilégier les matières recyclables. 

Nora : Le Maroc et la protection de l’environnement. Qu’en penses-tu ?

Leila : Je n’ai pas une grande expérience dans le domaine. Néanmoins, j’observe que beaucoup de choses sont faites. Par exemple, la forêt de Bouskoura et l’esplanade de la Mosquée Hassan II sont très bien entretenues. Beaucoup de chantiers sont en cours afin d’avoir plus d’espaces verts à Casablanca. Ce qui est primordial est que le comportement humain doit suivre derrière. Cela ne sert à rien d’investir si on détruit tout. Le civisme et l’éducation doit suivre le développement des infrastructures. 

Nora : As-tu remarqué une évolution des mentalités sur cette question ?

Leila : Pas vraiment. J’ai même l’impression que l’on régresse. Jeter des ordures dans la rue est l’exemple le plus commun. Partout où on va, des personnes jettent leurs déchets par terre. Certains le font même exprès en prétendant que cela donne du travail aux agents de nettoyage. Il y a là un terrible manque de bon sens ! 

Pour moi, il faut revenir à l’essentiel. On doit absolument communiquer à propos de cela. 

Nora : Selon toi, quels sont les efforts à fournir afin de sensibiliser un maximum de personnes à propos de la préservation de l’environnement ?

Leila : Les efforts doivent d’abord venir des autorités puis des citoyens. Tout le monde doit y contribuer. Plus de poubelles doivent être mises à disposition ainsi que des pancartes de sensibilisation en arabe et en français. Les médias sont aussi un moyen de sensibilisation et d’incitation. Si le citoyen n’est pas conscient de cela, on aura toujours un déséquilibre. Il faut y aller tous ensemble.

Nora : Pour finir, connaissais-tu le blog de Peau Neuve ? Que penses-tu de son initiative de mettre en avant des projets marocains éco-responsables et éthiques ?

Leila : Non, je ne connaissais pas le blog de Peau Neuve. Néanmoins, l’initiative est très louable. Cela peut aider à diffuser, à partager et à encourager. Beaucoup de personnes veulent faire quelque chose mais ne savent pas par où commencer. En partageant de tels projets, vous véhiculez un message positif, d’espoir et de positivité. 

C’est sur ce message de soutien que notre entretien s’est terminé. 

Je remercie Leila d’avoir acceptée de répondre à mes questions, et surtout je remercie le collectif Action Casa pour le bien qu’il fait autour de lui. Ce mouvement citoyen est indispensable au bien-être des casablancais. J’espère de tout cœur qu’Action Casa se fera connaître dans tout le pays afin d’en inspirer plus d’un.

Action Casa est l’exemple même du courage, de la force et de l’action. Le constat est là : notre planète est en danger. Mais ne restons pas les bras croisés ! La preuve est qu’en réunissant nos forces, nous pouvons faire bouger les choses.

Vraiment bravo ! Je souhaite à Action Casa beaucoup de réussite dans leurs actions écologiques et solidaires. Au plaisir de pouvoir y participer un jour.

A bientôt pour un nouvel article sur le Maroc green et écolo !

Nora B. 

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